🕑02 juin 2020
EDITORIAL FORCE OUVRIÈRE
Déconfinement...la vie d'après.
Le risque judiciaire lié à l'épidémie de Covid 19 pèse sur les dirigeants d'entreprise, d'où
l'impérieuse nécessité d'appliquer toutes les mesures de distanciation sociale et sanitaires
prônées par le gouvernement, notamment gel et masques conformes.
Si la loi d'urgence les met en partie à l'abri, ils restent néanmoins soumis, dans notre pays,
au tribunal de l'opinion. Ce tribunal de l'opinion voudra des coupables : des politiques par
nature, et des patrons bien sûr par inculture en cas de problème.
Mais à ce risque judiciaire s'ajoute le péril économique que ces patrons affrontent.
Nos actionnaires du groupe Hopps et nos dirigeants d'Adrexo ont tenté, avec les moyens du bord,
de sauver ce qui pouvait l'être, et sont parvenus, tant bien que mal, à maintenir, là où c'était
encore possible, une forte activité chez Colis Privé et un semblant d'activité chez Adrexo,
tout en protégeant leurs salariés et leurs clients.
Au-delà de la fameuse deuxième vague tant redoutée qui ne semble pas s'annoncer, une troisième aux effets secondaires ravageurs sur l'économie arrive, elle, à grandes enjambées.
Certes, les milliards ne manquent pas pour redonner de l'air aux secteurs étouffés par la crise.
Mais, comme pour les patients atteints de comorbidité, les entreprises, style Adrexo, déjà en difficulté avant la crise, auront du mal à résister, avec inévitablement des effets ravageurs sur l'emploi.
Au début du confinement, Macron, la main sur le cœur, martelait "qu'aucune entreprise ne serait
exposée au risque de faillite". Aujourd'hui, son ministre de l'économie, Le Maire, déclare
"qu'il y aura des faillites et des licenciements dans les mois qui viennent" et Muriel Pénicaud d'ajouter "je suis inquiète pour l'emploi".
Si l'activité semble reprendre chez Adrexo, même sous perfusion et assistance respiratoire,
le risque de mortalité reste élevé. Cependant, nous ne rejoindrons pas la cohorte des troubadours
de la catastrophe.
Nous souhaitons bonne chance à nos actionnaires et dirigeants pour maintenir l'entreprise en vie,
car l'enjeu majeur reste l'avenir de 18.000 salariés, dont 80 % éprouveraient les plus grandes difficultés à se remettre d'une fin d'activité imposée, car atteints par la limite d'âge (45/50 ans!)
pour retrouver du travail.
Aussi, nous devrons être indulgents et compréhensifs face à certaines décisions de compétence
patronale, prises en toute légalité pour le bien de l'entreprise.
Et là, d'aucuns nous taxerons de pro-actionnaires, d'autres de pro-dirigeants, et les plus négatifs
de naïveté voire même d'irresponsabilité.
Mais la responsabilité d'un syndicat n'est-elle pas de protéger d'abord les salariés, et, par ricochet, car l'un ne va pas sans l'autre, d'aider un employeur en difficulté à s'en sortir,
dans le respect du paiement des heures travaillées, du code du travail et des accords ?
En vous souhaitant également, à toutes et à tous, une bonne reprise et un avenir radieux.