🕑27 août 2020
GROS MALAISE
CHEZ LES CADRES, MANAGERS ET RESPONSABLES DIVERS.
Le turn'over, chez les distributeurs, se maintient à son rythme de croisière. 800 par mois ; ce n'est pas le montant de leur salaire mais leur nombre. Et, signe positif, pas d'inflation pour l'instant.
Mais la "démissionnite", ce Covid adrexien, se propage maintenant à grande vitesse chez les cadres, managers et autres responsables.
La direction, lors de la réunion CSE de 23 juillet, admet le problème. Malgré le manque de managers sur certains centres pour cause de démissions (Roc, adjoints et autres), elle précise que les embauches ne sont pas gelées. Toutefois, en fonction de l'activité des départs (démissionnaires), ces salariés peuvent ne pas être remplacés.
Le tableau est dressé.
Finalement, ces démissions sont les bienvenues pour l'entreprise qui y voit un dégraissage naturel à bon compte de la masse salariale, par épuration des "gros !" salaires :
- des cadres remplacés par des agents de maîtrise, autant d'économisé,
- des agents de maîtrise remplacés par des salariés "technicien-distributeur", autant de gagné,
- et les jugés inutiles et/ou en surplus, non remplacés, tout bénéfice.
Mais le problème s'avère bien plus conséquent lorsqu'il s'agit des démissions de commerciaux qui sont l'âme de l'entreprise, des apporteurs d'affaires et donc de chiffre.
7 févier 2019, 10h15. Dernier coup de fil de la DR. S, Roc, pose son téléphone, quitte précipitamment son bureau, usé par ce harcèlement permanent. On ne le reverra plus. Burn out.
Il fait encore partie de l'effectif ; pas de nouvelles. Il ne sera pas remplacé.
28 mars 2019, 15h30. L. quitte précipitamment son bureau. On ne le reverra plus.
L. est commercial depuis 15 ans et rayonne sur 3 centres. Il atteint régulièrement ses objectifs, voire même
les dépasse.
Et fin mars 2019, la direction lui annonce qu'elle lui retire la gestion des "Grands Comptes" , de ses gros clients donc. Dès demain 1er avril, il devra tirer les sonnettes des PME afin de récupérer du volume publicitaire de proximité, du local, même à doses homéopathiques.
Car oui, en ce temps-là si proche, l'objectif d'Adrexo était de tout miser sur le publicitaire.
A cette bonne nouvelle, la tête de L. fait trois tour sur place . Burn'out. Il fait encore partie de l'effectif ; pas de nouvelles. Il ne sera pas remplacé.
Onde de choc, S., l'assistante commerciale qui traîne sa misère depuis des mois, disparaît en arrêt maladie
se disant harcelée par sa hiérarchie.
Elle fait encore partie de l'effectif ; pas de nouvelles nouvelles. Elle ne sera pas remplacée.
Ces zones désormais en jachère sont confiées à V. la commerciale d'à côté, qui, sans assistante, seule donc, s'en tire tant bien que mal, et même plutôt bien, avec 5 centres à gérer.
Mais juillet 2020, retour de politique et de bâton. La direction commerciale demande à V. d'abandonner l'IP (imprimé publicitaire), pour se concentrer à la prospection courrier.
31 juillet 2020, V. démissionne, se sentant trahie, lassée des changements de cap incessants et des exigences stressantes. Nous ne la reverrons pas ; elle n'est pas (encore) remplacée.
Désert total sur ces 5 centres et ces 3 départements : 40, 64, 65. Qui gère quoi ?
Si la direction ne semble pas s'émouvoir de toutes ces défections en cascade, par contre la Médecine du Travail s'en inquiète sérieusement, même si nous n'atteignons pas le niveau de France Télécom.
En l'espace de 12 mois, on passe du tout publicitaire au tout courrier.
Ajoutons-y le temps max à gérer, les secteurs abandonnés, les prioritaires, les à moitié faits, les à faire,
les statistiques, les états, le badgeage absurde du courrier à moins de 50m et le non paiement du classement indispensable du courrier que la direction s'obstine volontairement à ignorer, et la marge, les ordres et contre ordres et les changements incessants de priorité de l'action.
Cadres, managers, salariés sont totalement désorientés, avec le sentiment d'abandon sur un bateau ivre, qui navigue dans le brouillard de bâbord à tribord, sans gouvernail ni commandant et pas de terre ferme en vue.
A quand un discours audible avec une feuille de route lisible sur le cap à tenir ?