🕑3 NOVEMBRE 2020
CHAPITRE III : TEMPS MAX ET CODE.
Tout naturellement, avec une distribution écrêtée par le temps max, le danger pointe son nez sous
la forme tant redoutée des réclamations et des contrôles "panels", ces clients inconnus porteurs
de la carte du magasin et sondés par les grandes enseignes.
Alors, pour pallier cet inconvénient majeur, la direction, passée maître es fourberie, a mis en place
le code débloquant le temps bloquant. L'antidote, en quelque sorte.
Qui possède les fameux codes ?
"Tous les centres ont des codes pour déblocage, le process est national". Affirmation direction en
réunion CSE du 30 septembre.
Nous ajouterons même que chaque secteur possède son propre code, renouvelable chaque semaine.
Donc, si votre Roc ne donne aucun code, ce n'est que pour contenir la masse salariale distribution
et augmenter sa marge et la prime qui va avec.
Le fonctionnement du code.
Lorsque le temps max est atteint, la badgeuse vous demande, le cœur fendu de remords, de cesser
la distribution et de contacter votre responsable.
Comme déjà expliqué, vous n'avez pas à répondre à cette injonction. Ces codes doivent vous être
confiés lors de la remise de la feuille de route. Cependant, ils sont réservés aux secteurs prioritaires
ou pour certaines occasions.
Le code permet de continuer sa distribution avec enregistrement illimité du temps de travail,
comme à la belle époque pas si lointaine.
Secteurs prioritaires.
Selon quels critères les secteurs prioritaires bénéficiant du code sont-ils déterminés ?
Laissons la réponse à la direction (CSE 30/9) : "les codes sont donnés aux distributeurs sur des
critères multifactoriels comme la connaissance du secteur par le distributeur, les effets conjoncturels de la semaine (météo, travaux…), l'évaluation de la productivité du distributeur par son manager, parfois la pertinence du temps théorique et/ou du temps max et la liste n'est pas exhaustive".
Laissons de côté tout ce verbiage et attardons-nous sur la vérité qui se cache derrière "la liste n'est
pas exhaustive".
La réalité ? Chaque centre dispose d'un quota de codes à attribuer, selon les critères suivants
à privilégier :
- La présence sur le secteur de VIP, cadres des grandes enseignes clientes, résidant en général en zone péri-urbaine ou rurale pavillonnaire.
- La présence de ces "panels"maudits. Le responsable dispose d'une liste avec le nombre de "panels"recensés sur les secteurs ; les plus fournis recevront le code.
- Il reste ensuite les cas exceptionnels comme les contrôles externes. Pas question de mauvais résultats, alors, codes à foison et au diable la marge !
Le temps max permet de contrôler la masse salariale de distribution sur une partie des secteurs.
Le code permet d'éviter des réclamations sur les secteurs les plus sensibles ou lors des contrôles.
Par contre, il reste le cas épineux des distributions courrier en solo, avec code obligatoire, et qui
sont un véritable gouffre financier sur de petits volumes.
Tout compte fait, le code n'est rien d'autre que de la peinture fraîche sur la façade
de la distribution pour en cacher les vilains défauts. Si client savait !
Espérons que l'édifice ne s'effondre pas avant l'heure.
CONCLUSION
TEMPS MAX, TEMPS MAX ET COURRIER, TEMPS MAX ET CODES, C'EST LA ZIZANIE TOTALE !
Nous naviguons dans la purée londonienne.
Un ancien Roc nous expliquait le système : "pour faire de la marge, rien de plus simple,
je ne fais pas partir les secteurs, j'encaisse la monnaie et j'évite les frais".
Voilà qui résume bien la situation.
La plupart des "Roc", aiguillonnés jusqu'au harcèlement par la direction, agissent dans ce sens pour
préserver la sacro-sainte marge, donnent des codes avec parcimonie, voire pas du tout ; et combien
de secteurs non prioritaires restent à quai chaque semaine ?
Courrier après temps max, secteurs prioritaires, codes, documents non distribués, et la liste
n'est pas exhaustive. Il serait temps que la direction donne par écrit des consignes claires et uniformes à l'ensemble des salariés, avec un seul langage, tant ce qui est dit en haut a tendance à ne pas se répercuter en bas .
Car, à continuer ainsi, il est fort à craindre que le groupe HOPPS ne devienne HOPPH ...Passera Pas l'Hiver !