TEMPS DE DISTRIBUTION : LA "BAISE" POUR TOUS !!!
L'ensemble de la gent distributrice constate avec anxiété et colère une baisse conséquente du temps théorique, en fait de 20 %.
La direction maintient qu'elle n'a pas touché aux temps théoriques, appliqués selon un algorithme lié à l'intelligence artificielle de nos patrons, et nous pouvons en attester du résultat.
Cette affirmation tient du double langage, bien huilé et assimilé à un processus en 3 étapes dans le but de masquer la réalité de la stratégie pour baisser les temps de distribution.
L'embrouille !
- 1ère étape : RASSURER.
"Non, nous n'avons pas touché au calcul du temps théorique". Nous sommes bien d'accord !
- 2ème étape : TRAFIQUER.
On refait les plans dans le but, louable, de diminuer la superficie de 10 % en éliminant les portions de secteur inutiles avec peu de boites distribuables, où l'on ira néanmoins faire le courrier et le 150€ . Mais comment ces 10 % avec quelques boites se transforment-ils en 20 % de bal en moins ?
- 3ème étape : NIQUER.
Désolé, messieurs les patrons, car oui les temps théoriques ont bien baissé, et de 20 %, c'est une évidence, conséquence directe de la diminution surprise, drastique et totalement arbitraire, de 20 % de la quantité de boites distribuées figurant sur la feuille de route.
Dans l'impossibilité de baisser légalement le temps théorique, car à travail égal salaire égal, nos dirigeants jouent sur la quantité distribuée : 20 % de bal en moins, c'est 20 % de salaire en moins !
Les conséquences de cette "baise" sont dramatiques.
- Il est clair que la direction reconnaît ainsi ouvertement ne distribuer que 80 % des documents confiés par les clients...qui naturellement ont été avertis de la chose, à n'en point douter !..
Il n'est donc plus question du tout de qualité et de couverture complète. Distrib open bar !
- Il est clair également, et c'est problématique, que la majorité des distributeurs peineront à effectuer les heures de leur contrat et pour certains boucler les fins de mois.
- Il est clair, et même très clair, que cette mesure vise à pousser un maximum de distributeurs vers la démission, car n'oublions pas que l'aide financière de l'État est assortie d'une interdiction de licencier, et que par ailleurs, ayant organisé son insolvabilité, Milee ne pourra financer un PSE.
Et que faire ?
- Alors, surtout chères et chers collègues, quoi qu'il advienne, notre salaire mensuel est garanti à hauteur de 75 % du contrat, soit, par exemple, pour 80h le salaire minimum payé sera de 60h.
- Un règlement de l'éventuelle sous modulation interviendra également à la date anniversaire du contrat, dans le cas présent 20h, mais l'attente peut paraître longue.
- Nous n'accepterons en aucun cas une baisse du contrat, aussi minime soit-elle ; l'entreprise doit nous fournir du travail, elle s'y est engagée.
- Si nous trouvons un emploi ailleurs, en aucun cas nous ne démissionnerons, ils seraient trop contents. On attend calmement d'être licencié pour absence injustifiée.
Le passage en force de cette réduction subite de 20 % de la rémunération des distributeurs est un manque total de considération. Les salariés ont le moral au bas des chaussettes. L'on ne gagne pas une guerre avec des troupes démoralisées, et l'absence totale de communication de la part des actionnaires ne fait qu'aggraver la situation. Ont-ils seulement quelque chose à dire ?
Heureusement, en avril nous nous éclaterons avec le 150€ en pleine éruption !
FORCE OUVRIÈRE reste plus que jamais à vos côtés en cette période trouble.